Miyabi, la marque japonaise à l'accent allemand.Dans l’histoire, certaines traditions viennent à disparaître car elles refusent de s’adapter ou d’évoluer aux tendances. Dans l’industrie coutelière, un grand nombre de firmes ont connues des changements très importants suite à une modification de la consommation (comme la volonté d’une cuisine plus précise ou d’une demande importante des couteaux japonais). Ce secteur s’est également vu impacté par des bouleversements géopolitiques ou stratégiques (comme la concurrence chinoise). La coutellerie allemande est sans doute l’une des traditions la plus citée par les passionnés. Le pays est devenu une référence en termes de méthode de travail et de sophistication. Il est aussi cité comme le leader en matière de forge & d’usinage. Ces couteaux proviennent d’un processus industriel et artisanal ou leur maitrise de la forge par estampage permet une mise en forme rapide de l’ensemble du couteau. Les couteaux de cuisine allemande possèdent une mitre en acier lui offrant un gain de robustesse et de qualité (un poids important peut être un critère de qualité mais cette hypothèse reste à valider). On peut notamment citer la ville de Solingen qui est devenue un véritable moteur pour l’industrie dédiée à l’outil tranchant. En Allemagne, deux grandes firmes se concurrencent et chacune d’entre-elles ont l’ambition d’un leadership mondial. Wusthof, la fameuse marque au trident et ses gammes Ikon et Classic.Les couteaux Wusthof sont forgés sur une seule pièce et montés avec trois rivets. Ses lames sont très demandées dans le monde entier. Dans certains pays comme la Chine, les couteaux de cuisine européens comme la gamme Ikon sont considérés comme le haut de gamme de la coutellerie. D’ailleurs, la marquea uniquement orienté sa production vers le 100% allemand et communique pleinement dans le « made in Solingen » Cependant, la nouvelle tendance des couteaux de cuisine japonais semble bouleverser les habitudes de la marque, l’obligeant à se tourner vers des formes de lames japonaises à l’allure typiquement allemandes. C’est ainsi que les couteaux Santoku et les couteaux à sushis ont essayé de trouver une place sur ce segment si particulier. Par la suite, d’autres firmes allemandes et européennes décidèrent de reprendre ces formes de lames. Etant donné notre admiration pour la coutellerie japonaise, nous sommes forcés d’apprécier davantage les véritables lames japonaises plutôt que des couteaux « germanisées » dont l’équilibre, la finesse de lame et la dureté de l’acier ne pouvant concurrencer les couteaux japonais d’entrée de gamme. Le contre-pied de la marque ZwillingLa marque allemande Zwilling pris la décision stratégique de prendre le contre-pied de cette nouvelle tendance. La compagnie profite déjà d’une grande notoriété dans le milieu culinaire avec les marques comme STAUBou BALLARINI. Zwilling, en constatant la montée de la concurrence japonaise en France, décida de proposer une nouvelle marque de couteaux japonais, j’ai nommé la gamme exceptionnelle Miyabi. La gamme Miyabi 5000FCDAfin de rendre ce projet réalisable, de lourds moyens financiers et techniques ont été réalisés par Zwilling afin d’éviter d’offrir l’ensemble du marché à la marque japonaise Kai qui, au même moment, possédée une quasi-monopole. Dans un même temps, une nouvelle unité de production implantée dans le bassin coutelier historique de Seki voit le jour. Un cahier des charges très exigeants est imaginé afin de recherche une qualité proche d’un couteau de cuisine artisanal. Zwilling créa donc une marque et des gammes complètes avec l’aide de designers et de couteliers dans le but de proposer une marque japonaise correspondant aux besoins de la clientèle occidentale. La gamme Miyabi 4000FCIl est important de souligner l’effort de la marque pour proposer une bonne qualité d’acier et une géométrie de lames parfaite. La marque a tenté de faire abstraction de tous leur savoir-faire acquis en Allemagne afin de proposer une réelle innovation dans le domaine de la coutellerie japonaise. Il convient de féliciter le retournement stratégique opéré par le groupe Zwilling. Plutôt que de trouver une solution simple en copiant des formes existantes de la concurrence, elle a décidé d’opter pour l’innovation avec cette gamme unique. La gamme Miyabi 5000MCD 67Pour en conclure, il est primordial de rappeler qu’un couteau japonais n’est pas uniquement une forme de lame. Il s’agit en réalité d’un savoir-faire unique, contenant une géométrie, une forme de lame et une qualité de traitement de l’acier difficilement reproduisable. Nous vous conseillons de vous méfier de toutes les formes de lames dîtes « japonaises » reprises par de grandes marques européennes (en règle général, le Santoku est la lame la plus copiée et reprise sous diverses formes) |